TLT-Bloodline, Premier corne-à-musier du Bagad d'Amakna

"C'était il y a déjà quelques temps, je me baladais avec notre meneur le long du port d'Amakna lancé dans une discussion au sujet de détails biographiques le concernant lorsque provenant d'un navire à l'amarrage un son étrange retentit !
Débarquant les yeux fermés, les joues enflées et l'air concentré, un petit éniripsa jouait une étrange mélodie en soufflant dans une espèce de sac munie de plusieurs branches.
Nous nous sommes donc approchés et avons fait connaissance. Ce petit rien révélait un caractère bien trempé, un rien sarcastique et pourtant fort sympathique au demeurant. L'instrument utilisé se nommait selon lui un biniou bien que des habitants d'autres terres l'appelaient Corne à Muse, il était fabriqué avec un sac en cuir de bouftou et de l'ébène. L'air envoûtant se nommait La mer est immense.
Fort de cette découverte l'esprit emplit de tas d'idées épiques, des vers pour un prochain poème me vinrent à l'esprit, enivré par le rhum importé de Moon, je lui demandais d'en jouer à nouveau. J'esquissais alors quelques pas de danse au son de la Corne à Muse, Timeline, notre meneur, ne pu retenir un rire retentissant au vu de ma tentative : "tu es bourré mon pauvre ami, ce n'est pas une danse, on dirait un abra dans un marathon". Ce à quoi je répondis "oui oui c'est une bourrée". Depuis cette danse se répand lentement néanmoins selon notre cher ami le marin cela ressemble plus à une danse de corne-à-musier appelée Gigue !
Bref, heureux de tant de nouveauté, je partis chercher parchemins, encre et plumes afin d'immortaliser ces instants.
Bloodline, c'est ainsi qu'il se nommait et Timeline, notre meneur, firent plus ample connaissance. Né sur les terres d'Amakna, il voulait devenir marin, lassé par un monde qui n'était pas suffisamment vaste pour lui. Mais plus d'une fois il fut "gentiment" débarqué, un eni n'est pas assez fort pour être marin lui disait-on. Un jour, profitant de la brume matinale, il pris son envol et monta dans les cordages d'un navire, caché à la vigie, il attendit que le navire quitte le mouillage. Lorsque le bâtiment fut en mer, bien entendu on le découvrit et lui promit de rejoindre au mieux la prochaine escale au pire le premier requin. C'était sans compter sa ténacité, tous ceux qui tentèrent de le déloger n'y parvinrent. Il finit par faire sa place à coup d'esquive et de lancer de patate (régulièrement il descendait discrètement la nuit voler de quoi manger). Lors d'une de ses escapades nocturnes il découvrit cet étrange instrument et l'emporta, soufflant dedans, un son strident et insensé en sortit réveillant l'équipage. Il tenait entre ses mains une nouvelle arme pour qui voudrait le déloger. Le temps passant ses vêtements s'usèrent et d'une couverture à carreau il se fit une tunique en kit. (C'est certainement de la que vient le nom de cet étrange vêtement : Kilt) Enfin pour être certain que personne ne doutait plus de sa virilité il décida de ne plus rien porter d'autre que son kilt (oui oui rien d'autre) et sa Corne à Muse. Lors d'une tempête, il vint au secours de marins tombé à la mer, l'équipage de quasi-mascotte en fit un véritable membre d'équipage. Dés lors, chaque arrivé au port était rythmé au son de la Corne-à-muse, annonçant l'amarrage imminent du Koolviht, véritable légende pour tout marin qui se respecte. C'est suite à ces aventures qu'il rentrait au pays dans les circonstances que nous avons décrit.
Cette discussion avec notre meneur fut le début d'une longue amitié. L'Eni et le Xelor devinrent bientôt inséparables, le premier décidant de rester (provisoirement?) à terre pour accompagner son nouvel ami et lui servir de garde du corps. En effet, un oracle du nom de Bek venait d'annoncer que les brumes environnantes à l'Ouest d'Amakna allaient se lever et mettre à jour de nouvelles cités. Timeline, dit le généreux, envisageait alors d'emmener les siens à la découverte de nouveaux horizons, et Blood avait soif de découvertes, le démon intérieur qui l'avait poussé vers la mer le poussait à nouveau... mais vers les terres.
Doté d'un sacré caractère le petit éni prend un malin plaisir à railler et taquiner son ami pour le plus grand plaisir des Suiveurs, mais lorsque le danger guette, sa ténacité et son âpreté en combat se révèlent, le masque tombe et un véritable guerrier apparaît. C'est d'ailleurs très souvent que notre ami musicien est plus porté sur le combat et la joute que notre meneur, chaque opportunité de combat lui permet de prendre sa Corne à Muse, qui il faut bien le dire à le don de paralyser quelques instant ses adversaires tout en donner du cœur à ses alliés, de même chaque victoire lui donne l'occasion de jouer un air à la gloire des Suiveurs, occasion qu'ils saluent tous par une gigue. Si certains soir, il vous arrive de croiser des rondes joyeuses, illuminées de flambeaux, tournoyant autour d'un étrange petit être jouant d'un non moins étrange instrument, pas de doute les Suiveurs sont sur votre chemin. Si vous êtes d'un caractère avenant et festif, avec un peu de chance il vous offriront un peu de bière et de pain, et si d'aventure vous possédez des talents de conteur, il feront de vous un ami.
Aujourd'hui notre petit Blooline s'est mis en tête de former le premier Bagad d'Amakna, composé de marins corne-à-musier pour accueillir tous les navires faisant escale au port."

- Extrait des chroniques de la communauté d’Edna Bô, Grand et petits mythes des bons pains dorés, relatés par Erhan le Scribe. -

Très joli ^^

Une légende raconte qu’une tribu isolée des Mains d’Eniripsa vivait éternellement mais recluse dans les monts qui occupent les centres de la vaste de plaine de Cania. Habitant un plateau vallonné connu comme le Vervallon dans la contrée de Ver val qui était également le nom du ruisseau aux abords luxuriant qui le traversait. On les nommait D’Ogg – Ogg étant leur village - et leur chef Temich Gulp était connu des Anciens comme Temich D’Ogg. En ces temps reculés les Mains d’Eniripsa connaissaient une vie longue, longue, très longue du moment qu’elle ne quittait pas le Vervallon.
Le Chef Temich était une Main d’Eniripsa apprécié de tous mais à son grand malheur, il ne trouvait point l’Amour qui donnerait à chaque jour passant autant de joie et de couleurs que les fleurs de la nature, sous la main d’Eniripsa, ont su créer dans la plus grande des diversité. Le temps s’écoulait et passait au cœur du tumulus, palais de la tribu. Les fleurs qui enrobaient d’un parfum apaisant et envoûtant d’innombrables essences les paisibles et colossales colonnes de marbre commencèrent à faner à la grande inquiétude des membres de la tribu. Nulle solution au grand drame du soigneur le plus apprécié de la contrée, et l’amour des siens ne pouvait combler l’absence d’une moitié. On craignait alors que ce ne fut là le signe annonçant le retour du Grand Hiver, l’automne des guérisseurs du cœur du Verval était-il à ce point si proche ?
Alors que le conseil réfléchissait à une éventuelle migration vers les basses terres, un son de cor retentit : à l’entrée du Verval, une caravane de troubadours et autres jongleurs faisait son entrée. Elle était menée par un certain Léon , celui-ci avait un rêve, on prétend dans vos contrées qu’il l’a réalisé. Ils passèrent quelques jours en Ogg, amusant les enfants et divertissant les aînés mais les éclats de rire rendaient plus perceptible encore la peine de Temich. Alors que la tribu passait ses soirées à la lueur des lampions et des fées d’artifice de troubadours, Temich restait seul au palais à désespérer. Un soir, entre deux colonnes une ombre furtive passa, intrigué le brave Temich se leva et la suivi pour découvrir la plus ravissante Eniripsa qu’il lui ait jamais été donné d’admirer.
Au soir suivant tout le monde remarqua avec surprise la présence du Chef de la tribu, et à la vision de celle que son regard ne parvenait à quitter, les motifs de sa présence étaient aussi limpides que l’eau cristalline de l’Eternel Verval. L’avenir de la tribu dépendait désormais de cette magnifique saltimbanque appelée Nedée.

Ainsi, dans la troupe du caravanier se trouvait une jolie petite Eniripsa des contrées amaknéenes qui d’un simple regard séduisit notre bon vieux Temich. Au son des tambourins se joignait le chant des Cornes-de-vies des Oggs. Les rondes se formaient, le vin de fleurs coulait à flot. Temich dansa, sourit et rit. L’espoir retrouvé brillait dans les yeux d’une tribu réconciliée avec l’état d’âme de son chef. Nedée avant de connaître Temich avait épousé la Vie avec tout ce que cela signifiait, en gage d’un Amour qu’elle ne pourrait partager à vie, elle lui demanda un acte de bonté. Lors du premier soir Temich avait vu le Troll Farceur de Léon, qu’on appelait Kilt le Perplexe, de son vrai nom Troll’en Kilt. L’inénarrable Troll portait un caleçon à carreau et ne cesser d’errer ça et là caressant délicatement, si tant est que cela est possible, une Rose blanche enchantée. Il était resté assis au pied du ruisseau depuis l’arrivée de la caravane, grommelant à chaude larme une longue complainte à cette petite fleur lovée dans sa main. Ses pleurs résonnaient dans le vallon du matin jusqu’au soir bien qu’il se tenait à l’écart. Léon désespérait consoler ce qui fut en des temps plus faste son meilleur troll farceur. ‘En Kilt était depuis tout petit ce qu’on pourrait appeler un troll fleur bleue, jouant avec les papillons, caressant les bouftous et étreignant les arbres avec compassion. Le moindre arbre abattu lui arrachait un immense soupir. Léon l’ayant rencontré petit le pris sous son aile et lui offrit certainement ce qu’il pouvait y avoir de meilleur pour lui, à savoir apporter du bonheur et du rire à autrui. Seulement voilà, sa Rose blanche enchantée, rencontrée bien des années auparavant venait de pousser son dernier soupir peu de temps avant leur arrivée en Vervallon. Il était donc trop tard pour compter sur les enchantements pour la guérir.
Temich, touché par l’histoire de ‘en Kilt, s’enquit de vieux Lewon les doigts habiles. Pour accomplir un miracle, il lui faudrait outre un don d’une grande puissance, un instrument enchanté. D’un murmure soufflant à l’oreille du vieux fou, il émit sa requête. Le vieil homme rentra dans bicoque, un bruit de fatras retentis. Temich s’approcha et observa le vieil homme manipuler un énorme sac en cuir qu’il apprêtait de multiple bâton évidé et d’une flûte d’ébène et d’ivoire. Du lever du soleil à la tombée de la nuit Lowen les doigts habiles travailla sans relâche, et, au crépuscule inondant Vervallon de mille et un reflet d’or rouge coulant délicatement sur les champs d’edelweiss telle une cascade, Lewon sorti brandissant victorieusement un étrange instrument.

« Petit et sage Temich, plus qu’une corne de vie, il te faudra un souffle que tu ne possède pas pour accomplir ton miracle. Et, ceci devrait t’y aider. »
De la crête encore ciselée d’or un son étrange survint et descendit vers Vervallon baigné de la pale lueur d’une lune d’argent. Temich arrivait soufflant et soufflant encore et encore dans son étrange instrument à la curiosité de toutes et tous. Sur son chemin les edelweiss endormies s’éveillaient comme si un soleil d’aube chatoyant venait délicatement les réveiller d’une caresse, les vignes vierges délicatement s’animait autour des vieux chênes et même les colonnes de marbre eut on dis étaient attentives. Un silence tout entier prêtait l’oreille à la mélodie. Et les pleurs de ‘En kilt cessèrent, les yeux écarquillés, la tête relevée, attentif à la magie envoûtante de la corne de Lewon. Temich inspiré les yeux fermés traversait les prairies et les fleurs se tournant sur son passages le suivait du regard. Il marchait soufflant un hymne à la vie et l’amour, prière adressée à tout ce qui vit et est éternelle en cette contrée pour lui porter assistance. Lorsque le son cessa un immense silence envahit le cœur et les flans de Vervallon. Une nuit entière s’était écoulée. Temich était au pied du troll et seule la voix de Nédée, cristalline et pure, plus pure que le plus pure des diamants d’Enutrof lui-même perturbait cet instant. Inconsciente d’avoir chanté en harmonie et en union avec l’hymne de Temich, elle réalisa soudain et se tut. Dans la main de ‘En Kilt la petite rose brillait d’une lueur étrange et la vie semblait l’habiter de nouveau, ses pétales s’écartèrent, son cœur s’ouvrit et un soupir léger et presque imperceptible en vint. La rose blanche du troll à nouveau perplexe s’éveillait d’un long sommeil. Temich dit alors sur le ton de la promesse, que tant qu’elle resterait en Vervallon elle ne n'aurait plus à connaître ce long sommeil profond du Grand Hiver et que lui ‘En Kilt ne subirait plus le chagrin.
Nédée avait vu le miracle s’accomplir et une larme coula le long de sa joue. Elle s’approcha de Temich et, lui prenant la main inscrit un baiser sur ses lèvres. Lorsqu’elle se recula, une ride soucieuse apparaissait sur son front.
Nedée était d’une générosité sans limite et son amour pour la vie était aussi vaste que sa vie serait courte. Née hors du Verval, ses jours, même prolongés par la vertu des merveilleux jardins du vallon et de ses miraculeuses eaux éternelles, auraient un terme. Quant à Temich, tirant l’inspiration et ce miraculeux pouvoir de son Amour pour Nédée, il avait sacrifié l’infime petite part de divinité qui restait en lui. Certes il verrait encore bien des lustres mais ses jours étaient dorénavant comptés.

Leur Amour était impossible et Temich resterait à nouveau seul en compagnie de la Rose blanche enchantée. Nédée resta quelques temps mais son premier vœu émis à sa naissance devait être honoré et elle se devait de rejoindre l’âme qu’elle avait promis de protéger. Temich avait eu brièvement la seule chose qui eu jamais compté pour lui. Léon reprit sa route laissant derrière lui Nédée et ‘En Kilt. Lorsque enfin, il leur fallu également reprendre la route, ‘En Kilt qui ne quittait plus la Corne de Lowen jouant du matin jusqu’au soir tendit le seul bien qu’il possédait à Temich, son unique caleçon à carreau dont des tuniques furent fabriquée pour habiller les guerriers de la tribu qui partirait un jour au combat sur les terres basses. On raconte que l’odeur insupportable de troll portée par ces petites Mains courageuses avait le don de décontenancer plus d’un adversaire et leur procurait une réputation de vaillant combattant.
Nédée, quant à elle, lui offrit un dernier baiser et virevoltant autour du grand Troll, pris la même direction que la caravane quelques semaines plutôt. On ne sait ce qu’il advint de Nédée, il parait que lorsqu’elle et ‘En kilt eurent rejoint la caravane elle poursuivit sa route en quête d’une mythique vieille femme connue pour être la plus généreuse de toute, celle à qui Nédée avait prêté son vœu. Il est dit que Nédée mourut dans les bras de la généreuse et que nul ne sait rien de plus.
Et pourtant.
Temich vécu longtemps, Roi Guérisseur de Vervallon, il attendait patiemment de rejoindre un jour sa bien aimée dans les bras parfumé d’Eniripsa. Au crépuscule des jours de Vervallon, alors qu’il était le dernier des Oggs, un son étrange et venu du plus reculé des passés retentit durant toute une nuit, au petit matin un immense silhouette de troll se tenait au cœur du village des pierres de Vervallon dit Ogg. Il déposa aux pieds du Roi Guérisseur un paquet de taille minuscule. Temich posa pour la première fois les yeux sur sa fille. Et depuis ce jours et certainement pour l’éternité Vervallon dort sous la bienveillance d’En Kilt le troll musicien un peu fleur bleue, souvent pas très loin on peut voir une ravissante éniripsa la tête couronnée de roses blanches danser et chanter au cœur de Vervallon en hommage à la vie et à l’Amour de deux des leurs qui firent don de leur vie pour une simple et toute petite fleur.
C’est ainsi en hommage à Temich et sa muse que l’on nomme cet instrument une Corne à Muse, quant à la tunique en Kilt, il n’est plus nul besoin de vous expliquer l’origine de la réputation de virilité portée aux Mains d’Eniripsa la portant. Bloodline, notre protecteur est parti puis revenu des monts de Cania. On dit que la route qui mène à Vervallon est perdue pourtant bien des choses mes laisse penser que lui l’a trouvé. A commencer par ces deux étranges compagnons qui l’accompagnaient à son retour : le premier un Ecaflip, Thucydide Felineas vaurien aventurier et la seconde cette petite Eniripsa qui porte le nom de Lana Gulp… Gulp comme Temich Gulp des Anciens comme Temich D’Ogg, Roi Guérisseur de Vervallon en Verval

- Extrait des chroniques de la communauté d’Edna Bô, Grand et petits mythes des bons pains dorés, relatés par Eran le Scribe. -

Et voilà mes amis, je crois que je vous ai déjà fait veillé bien tard. A moins que vous n'ayez des questions, si vous le voulez bien nous iront nous coucher car demain une longue route nous attend, peut-être qui sait, rencontrerons nous un Petit Corne-à-musier ou un Troll perplexe un peu fleur bleue et qu'au détour d'un chemin nous trouverons la cabane de Lewon Les Doigts Habiles, il ne nous restera plus qu'à descendre les flans de Vervallon. Mais pour le moment il nous faut dormir. Des questions avant que je souffle cette chandelle?

joli conte!!

Je raconterai ça à mes petits enfants... quand j'en aurais :þ

mChapeau pour la cornemuse et le kilt.